Xose Bouzas / Hans Lucas
Extrême gauche ou droite ?
Par Marianne avec AFP
Publié le
La ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a estimé ce dimanche 30 mars que la France insoumise donnait « un permis » aux Français pour être antisémite. Elle a également accusé le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, d’être le « Jean-Marie Le Pen d’aujourd’hui » avec ses « blagues nauséabondes » et ses références « directes » à Auschwitz.
Sur le plateau de BFMTV, ce dimanche 30 mars, Aurore Bergé n’y est pas allée de main morte. Interrogée sur la vague d’antisémitisme qui secoue la France actuellement, la ministre chargée de la Lutte contre les discriminations a estimé qu’avec « ses blagues nauséabondes » et « ses petites phrases », la France insoumise (LFI) donnait « un permis aux Français de pouvoir être antisémite ».
Et Aurore Bergé d’en conclure : « En fait, Jean-Luc Mélenchon, c’est le Jean-Marie Le Pen aujourd’hui », comparant ainsi l’ex-président du Front national, mort le 7 janvier dernier et plusieurs fois condamné pour apologie de crimes de guerre, provocations à la haine et à la discrimination ou antisémitisme, avec le leader insoumis très critiqué mais jamais condamné sur ces chefs d’accusation.
À LIRE AUSSI : “On n’est pas au courant ! On sait pas !” : Mélenchon, antiraciste… sauf pour les juifs ?
La ministre s’est notamment appuyée sur des propos tenus lors d’un meeting à Brest le 20 mars par l’ex-candidat à la présidentielle à propos d’une affiche visant Cyril Hanouna. Pour rappel, ce visuel publié à l’occasion de la manifestation contre le racisme du 22 mars, montrait l’animateur télé en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive. Cette image a par la suite été perçue comme une imitation des caricatures antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.
Des « références directes à Auschwitz »
Au vu de ces réactions, à Brest, Jean-Luc Mélenchon avait alors fustigé les journalistes et les propriétaires de médias qui, selon lui, « acceptent de perdre de l’argent pour des journaux qui ne leur rapportent rien » alors que « le reste du temp, (ils) vous couperaient les cheveux pour en faire des édredons ».
À LIRE AUSSI : À Toulouse, Mélenchon exalte sa “nouvelle France” contre “les fascistes” de la ruralité
Des propos qui relèvent d’une « référence directe à Auschwitz », d’après Aurore Bergé, qui rappelle que Jean-Luc Mélenchon est un « homme cultivé », qui « connaît très bien l’histoire et les références historiques ». En ce sens, les membres de LFI agissent comme « une gomme magique qui permet d’effacer l’ardoise du Rassemblement national et du Front national sur la question de l’antisémitisme », quand le RN a opté pour une stratégie de dédiabolisation, en essayant de « dissimuler son histoire, son passé ».
Pour autant, le parti de Jordan Bardella, « par l’histoire qui est la sienne, par les candidats qui ont été investis il y a quelques semaines à peine », dont certains « tenaient des propos négationnistes », montre qu’ « il y a encore, évidemment, des relents antisémites » au sein de ce parti, juge Aurore Bergé.
Nos abonnés aiment
Plus de Politique
Votre abonnement nous engage
En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.
Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne