Vallée de la chimie : Vencorex vendu à son principal concurrent chinois, 400 emplois perdus

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Vallée de la chimie : Vencorex vendu à son principal concurrent chinois, 400 emplois perdus





















La reprise de Vencorex a été attribuée au chinois Wanhua, son principal concurrent.
Benoit PAVAN / Hans Lucas via AFP

Perte de souveraineté

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Après des mois de mobilisation pour éviter le démantèlement d’un pivot de la vallée de la chimie à l’activité hautement stratégique, les salariés de Vencorex (Isère) sont désormais fixés. Ce jeudi 10 avril, le tribunal de commerce de Lyon a décidé d’accepter l’offre de reprise partielle du groupe chinois Wanhua, via sa filiale hongroise BorsodChem. Un coup très dur porté à l’emploi dans la région et à notre souveraineté nationale…

La décision du tribunal de commerce de Lyon est tombée ce jeudi 10 avril. La reprise partielle de l’usine chimique Vencorex, située sur le site isérois de Pont-de-Claix, près de Grenoble, a été attribuée à son principal concurrent… le groupe chinois Wanhua – via sa filiale hongroise BorsodChem. Un véritable revers pour les salariés du chimiquier puisque cette offre de reprise concerne le maintien de seulement 54 emplois sur les 450 que comptait l’entreprise.

À LIRE AUSSI : “Nationalisation temporaire” : la bataille des salariés de Vencorex pour sauver leurs emplois… et ceux des autres

De leur côté, ces derniers proposaient la création d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), mise sur pied en urgence par les syndicats et collectivités locales pour sauver les emplois. Mais cette offre concurrente a été jugée « irrecevable » par le tribunal de commerce ce jeudi. Les porteurs de ce projet, deux salariés de la CGT aidés par un entrepreneur local, avaient requis un délai de quatre semaines pour boucler leur dossier. Or, « la trésorerie ne permet pas de garantir la mise en sécurité du site au-delà de 15 jours », selon le tribunal.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui s’était déclarée prête à l’instar d’autres collectivités locales à participer financièrement au projet de SCIC, a indiqué prendre « acte de cette décision, avec le regret de voir ce fleuron industriel passer sous pavillon étranger. Si nous nous félicitons de la préservation d’une cinquantaine d’emplois, nous aurions souhaité un engagement bien supérieur de la part du repreneur », selon un communiqué.

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Salariés, élus locaux et nationaux dénonçaient depuis des mois un « scénario catastrophe » en Isère si Vencorex devait fermer l’essentiel de son activité après son placement en redressement judiciaire en septembre 2024. Ils appelaient notamment à la « nationalisation temporaire » de l’entreprise pour éviter la chute en cascade de toute l’industrie chimique du territoire.

Mais fin février, le Premier ministre François Bayrou avait fermé la porte à cette piste. Et ce, au mépris de notre souveraineté nationale, puisque Vencorex est une entreprise hautement stratégique qui produit notamment du sel utilisé pour le refroidissement des centrales nucléaires, le carburant de la fusée Ariane ou encore des missiles de défense français…

À LIRE AUSSI : Vencorex : vers une pénurie de carburants pour les missiles nucléaires de nos sous-marins ?

« Cette position est un aveu d’impuissance terrible de la part du Premier Ministre qui nous indique aujourd’hui, en définitive, qu’il ne peut rien faire pour sauver l’avenir de 2 des 18 plateformes chimiques françaises et de leurs 6 000 emplois associés », avait alors fustigé le maire de Pont-de-Claix Christophe Ferrari.

Une allusion à Arkema, symbole des conséquences en cascade à venir sur l’emploi industriel puisque le groupe avait d’ores et déjà annoncé la suppression de 154 emplois en 2025 sur le site de son usine chimique de Jarrie (Isère) en cas d’arrêt d’exploitation du sel de Vencorex. Qu’en sera-t-il pour le reste de la vallée de la chimie ? À cette heure, c’est tout un secteur industriel qui tremble.


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