C’est une croissance qui peut paraître insolente dans le contexte économique tendu actuel mais en affichant une progression de 13,6%, à périmètre constant, de son chiffre d’affaires Virbac confirme les bons résultats déjà obtenus en 2024.
Une progression qui tient pour 7,5% à la croissance organique alors que la croissance externe y contribue pour 6,1%. Une progression somme toute équilibrée, le laboratoire vétérinaire ayant continué à évoluer dans un contexte inflationniste.
Renfort sur les segments stratégiques
Un équilibre qui se retrouve également dans le comportement des différentes zones. Ainsi, en Europe (+10%), l’activité a été tirée par les vaccins chiens et chats ainsi que la petfood alors qu’aux Etats-Unis (+10,2%), les produits de spécialité ont servi de locomotive. Au Chili (+6%), c’est l’aquaculture qui a permis un rebond de l’activité alors que seule la zone Pacifique se met en recul de 5,9%, impactée notamment par des conditions météorologiques défavorables au secteur.
Et si une bonne nouvelle est venue du Japon avec une progression significative de 83% du chiffre d’affaires, c’est notamment grâce à l’acquisition de Sasaeah, réalisée en avril 2024, ce spécialiste des vaccins pour les animaux d’élevage venant renforcer la position du laboratoire français sur le segment des ruminants, « l’autre colonne vertébrale » du groupe dit Habib Ramdani, directeur général par intérim (après le départ volontaire de Sébastien Huron en septembre dernier, NDLR). Autre acquisition majeure, celle de Globion numéro 1 en Inde et spécialiste des vaccins aviaires, réalisée en 2023 mais définitivement intégrée en 2024, place également Virbac en bonne position en zone IMEA, à 6,7%.
« Ces deux acquisitions entrent parfaitement dans la programmatique M&A du groupe », souligne Habib Ramdani.
Déploiement industriel
Ces bons résultats et un chiffre d’affaires qui s’établit à 1,397 milliard d’euros donnent les moyens des ambitions inscrits au plan Vision 2030. Ainsi, le budget consacré à la R&D est passé d’un ratio de 6,5% à 8% et augmentera de 0,3 point l’an prochain. Les projets de développement industriel se poursuivent et devraient bénéficier d’un rythme d’investissement de 100 millions d’euros par an « pendant plusieurs années », précise Habib Ramdani.
Pour rappel, sur le site de son siège social, à Carros, Virbac a entamé des travaux de rénovation et prévoit de développer un nouveau centre de logistique, alors qu’il sera aussi question de produire sur place un produit pour l’heure réalisé en Australie. La construction d’un nouveau siège social est également en projet. A Nîmes, la construction d’une unité de production de petfood est en bonne voie, ayant reçu un avis préfectoral positif. Elle sera livrée d’ici 2027/2028.
Croissance envisagée
Virbac entame donc 2025 de façon « enthousiaste », selon les mots mêmes de son directeur général, qui prévoit une croissance de 4% à 6% à périmètre constant et à ce que le marché ralentisse légèrement.
Le laboratoire ne s’interdit pas de regarder de nouvelles acquisitions, plutôt de petite ou moyenne taille, « afin de renforcer nos positions ». A la question de savoir si la taxation américaine pouvait le pénaliser, « nous produisons beaucoup en localement pour les pays où nous sommes implantés », répond Habib Ramdani. Précisant par ailleurs que la recherche d’un nouveau directeur général se poursuit. Pour rappel, Virbac emploie 6.400 personnes et revendique la sixième place mondiale.