Les premières frappes américaines contre les Houthis depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier ont fait au moins 31 morts et 101 blessés, « pour la plupart des enfants et des femmes », a indiqué sur le réseau social X le porte-parole du ministère de la Santé des Houthis Anis Al-Asbahi.
Selon la même source, ces frappes ont visé la capitale du Yémen Sanaa, les gouvernorats de Saada (nord) et d’Al-Bayda (centre) et la ville de Radaa (centre). La télévision des rebelles, Al-Massirah, avait annoncé samedi soir qu’une « attaque américano-britannique » avait visé le district de Shououb dans le nord de Sanaa, ainsi que Saada, fief des rebelles dans le nord du Yémen. Londres n’a pas annoncé de frappes dans l’immédiat. Un photographe de l’AFP dans la capitale yéménite a entendu trois explosions et vu des panaches de fumée s’élever d’un quartier résidentiel. Les forces de sécurité ont immédiatement bouclé la zone.
Les Etats-Unis ont mené« une action militaire décisive et puissante »contre les Houthis au Yémen, a déclaré Donald Trump sur son réseau social. «Nous utiliserons une force létale écrasante jusqu’à ce que nous ayons atteint notre objectif », a-t-il prévenu.
Selon le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, les Houthis ont « attaqué des navires de guerre américains 174 fois et des navires commerciaux 145 fois depuis 2023 ». Début mars, les Etats-Unis ont classé les Houthis « organisation terroriste étrangère », après la signature d’un décret en ce sens par Donald Trump.
Des frappes« barbares »pour l’Iran
Les Houthis ont averti que cette agression ne restera pas sans réponse : « Nos forces armées sont prêtes à répondre à l’escalade par l’escalade », a dit le bureau politique des rebelles dans un communiqué diffusé sur Al-Massirah. Les frappes interviennent après l’annonce par les Houthis le 11 mars de leur intention de reprendre les attaques qu’ils menaient depuis plus d’un an au large du Yémen contre des navires de commerce qu’ils estiment liés à Israël. Ces rebelles, qui soutiennent le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, ont souligné que cette décision avait été prise après le refus d’Israël de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza dévastée par 15 mois de guerre.
Le président américain a aussi adressé un message à l’Iran: « Ne menacez pas le peuple américain, leur président (…) ou les routes maritimes mondiales. Et si vous le faites, attention, parce que l’Amérique vous en tiendra totalement responsable et nous ne vous ferons pas de cadeau ! ». La république islamique a répondu en qualifiant dimanche de « barbares » les frappes américaines meurtrières contre le Yémen, et averti le président américain Donald Trump que son pays n’a « aucun droit de dicter » la politique étrangère de Téhéran, soutien des rebelles yéménites houthis.
« Le gouvernement américain n’a aucune autorité et aucun droit de dicter la politique étrangère de l’Iran », a répondu sur X le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, appelant à« cesse(r) de tuer le peuple yéménite ».
Les Houthis font partie de ce que l’Iran appelle « l’ axe de la résistance » face à Israël, qui regroupe aussi notamment le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah libanais. Saluant le « soutien » apporté par les Houthis au peuple palestinien dans la bande de Gaza, le Hamas a condamné samedi, dans un communiqué, « l’agression aérienne américano-britannique », la qualifiant de « violation flagrante du droit international ».
Ces invectives surviennent au moment où le président américain se dit ouvert au dialogue avec l’Iran pour négocier un accord encadrant ses activités nucléaires. Mais Donald Trump a renforcé en parallèle les sanctions à l’encontre de l’Iran et agité la menace d’une action militaire, dans le cadre d’une politique dite de « pression maximale ».
(Avec AFP)
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